Seule sur la route

Le chemin de ma vie est un chemin solitaire. Je me berce dans l'illusion de ne pas être seule, d'être entourée par les êtres aimés pour toujours. Pourtant je le suis : quand j'écris, quand je doute, quand je pleure, quand je désire, quand je décide. Avancer, je ne peux que le faire seule, personne ne peut me faire avancer à ma place. Je trouve une ambiguïté dans cette réflexion : à la fois une peur profonde de l'abandon et de la solitude et à la fois une fierté de pouvoir me débrouiller seule sans l'aide de personne...

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Il y a un plaisir non pas à être seule mais à être capable de l'être.

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Pascal Quignard capte pour moi cette impression dans son roman Villa Amalia. La solitude n'est pas un but en soi mais elle me confronte à mon intimité et cette confrontation est primordiale pour que je puisse me poser les bonnes questions et évoluer par la suite. Les moments de solitude permettent la rencontre avec ce qui est personnel. Je dois passer par la solitude pour pouvoir créer quelque chose d'universel. Ce mouvement de va et vient entre personnel et universel est pour moi le noyau du travail de création, de ces fragments passionnels. La passion nous concerne dans notre plus grande intimité et nous lie à la fois aux autres. Parler de passion renvoie chacune et chacun à des imaginaires partagés et à des expériences très personnelles.

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