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Sexualité

nom féminin

 

Ensemble des diverses modalités de la satisfaction sexuelle.

Ce qui est

J'ai un sexe et toi aussi, tu en as un.

 

Le sexe est là. D'une certaine façon ou d'une autre, c'est un sujet très présent. Je peux y penser, le sentir, en parler, le stimuler. Avant l'omniprésence des images, quasiment sans tabous, le sexe était invisible et tout de même évoqué de manière plus indirecte. Aujourd'hui tout peut être visible, mis à part certaines images comme un sexe poilu par exemple.  Je vous conseille de regarder le reportage arte Poilorama sur votre droite qui expose de manière très intéressante le scandale que faisait le tableau L'origine du monde qui a eu son apparition sans cadre dans les réseaux sociaux.

Aujourd'hui nous subissons une projection de comment et de quelle manière le sexe devrait être  visible. Une peau sans poils, ou une irrégularité pour ne pas brusquer les regards. A l'encontre de cette esthétique imposée, certains essayent de faire voir ce qu'est en vrai, le sexe. Il existe dorénavant de la pornographie faite à partir de couples dans leur quotidien qui font vraiment l'amour. Beaucoup de femmes prennent en photo les poils sous leurs aisselles pour ainsi donner le ton d'un idéal de beauté naturel. Cela peut être vu comme une recherche d'authenticité.

 

Parler de sexe, mais comment ?

Comment parler de sexe dans la littérature, au cinéma et au théâtre ? Je perçois plusieurs courants: ceux qui sont à la recherche du réel et de l'expérience véritable. L'intimité devient un champ de plus en plus exploité dans l'art ou dans le business du divertissement. Les frontières se déplacent au fur et à mesure et tout devient matière exposable. D'un autre côté, les fictions se multiplient; faire l'amour virtuellement, se dédoubler en personnages de bandes dessinées, en mangas, transformer son corps, faire l'amour avec des robots... tout cela devient possible au fur et à mesure et donne lieu à de nouveaux fantasmes et conceptions du sexe. Pour rester plus dans le champs d'humains avec humains, là aussi nous pouvons évoluer constamment vers de nouvelles sexualités. Nous pouvons changer de sexe, décider de n'avoir aucun genre, bref, faire l'amour entre hommes et femmes font partie des multiples possibilités disponibles. Ces nouvelles possibilités de sexualités provoquent-elles aussi de nouvelles dramaturgies ? Quel type de récit fait monter le désir aujourd'hui ? Pourquoi ai-je encore l'impression que ce qui me fait le plus d'effet, c'est la vieille histoire d'amour du genre Jane Austen ? Une fille d'une famille modeste, désire le prince charmant, qui tombe follement amoureux de cette même fille mais leur union devient possible qu'à la suite d'une série de malentendus et d'empêchements... un classique. Cette dramaturgie qui crée de l'attente, qui retarde la jouissance est plus forte que tous les films pornographiques à mes yeux. Mon désir sexuel est assez paradoxal par rapport à mes interrogations féministes (aussi à retrouver en conclusion dans la fiche Phèdre). Les histoires d'amour classiques sont loin d'une vision du monde ou hommes, femmes et des personnes sans genre se sont émancipés pour vivre ensemble en harmonie. Ce monde du type Jane Austen est régie par la loi chrétienne, par l'image d'une femme chaste, par la culpabilité. En même temps, c'est le monde de l'imagination, de l'absence, de la projection, de l'interdiction... des notions qui sont fortement liées au désir.

L'Origine du monde de Gustave Courbet, 1866.

Episode 3, La grande touffe, de Emmanuelle Julien et Olivier Dubois, Poilorama, Arte, 2015.

Citations

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